La philosophie romantique allemande
aux éditions Vrin
Le mouvement romantique, qui se développe en Allemagne de la fin du XVIII
e jusqu’au milieu du XIX
e siècle, s’accompagne d’une réflexion proprement théorique qui embrasse toutes les sciences, la philosophie, la littérature, les différents arts, en particulier le théâtre, la peinture et la musique, et qui a eu pour effet de définir un mode de penser et de vivre original qui a fait la preuve de sa fécondité jusqu’à notre époque.
Né et se développant dans le contexte de crise et de critique qui secoue la philosophie postkantienne, le romantisme allemand élabore des tentatives de solution qui lui sont propres, mais à l’intérieur desquelles nombre de différences, voire de divergences, s’affirment peu à peu. Loin d’être d’un seul bloc, ce mouvement de pensée, de littérature et d’art renferme une diversité de thèmes et de thèses dont font état aujourd’hui les ½uvres publiées, les manuscrits désormais édités, autant que les commentaires spécialisés.
1. A titre de présentation générale du romantisme allemand et de ses aspects majeurs, on consultera l’étude de synthèse, exhaustive et d’une grande clarté, d’André Stanguennec,
La philosophie romantique.
2. Sur l’origine et la constitution de ce mouvement, nous recommandons l’étude de Ernst Benz,
Les sources mystiques de la philosophie romantique allemande, ainsi que le texte de Johann Georg Hamann,
Aestetica in nuce. Métacritique du purisme de la raison pure et autres textes dont le sous-titre est on ne peut plus explicite sur la finalité du mouvement.
Surnommé « Le mage du Nord » et attiré par l’irrationnel et le langage mystique ou prophétique, Hamann se lie d’amitié avec Johann Gottfried Herder, sur lequel il exerce une grande influence, ainsi que sur Jacobi, mais également sur Goethe, Hegel et Schelling
3. Évolution des idées : après avoir été l’un des pères de l’idéalisme allemand, Friedrich Heinrich Jacobi s’attaque méthodiquement au rationalisme et à l’idéalisme allemands sous toutes leurs formes. De cet auteur, on peut lire
David Hume et la croyance. Idéalisme et réalisme,
Sur l’entreprise du criticisme de ramener la raison à l’entendement, et de donner à la philosophie une nouvelle orientation ou encore
Des choses divines et de leur révélation qui déclencha une polémique avec Schelling, dont on trouve la réponse dans
Une autre querelle de l’athéisme Schelling répond à Jacobi. Ceci dit, Jacobi, comme Hamman se présente comme une figure constitutive de la critique de la métaphysique classique, dont l’influence n’aura pas été moins déterminante pour la pensée de Fichte, Schelling, Hegel ou Kierkegaard.
4. Le mouvement romantique allemand développe un grand intérêt pour la philosophie de la nature – c’est notamment le cas de Schelling et de Goethe mais également de Hegel – qu’il est utile de relever, même si le développement postérieur de la science naturelle a conduit à contester le bien-fondé des théories développées.
Voir les textes de Schelling,
Du rapport des arts plastiques avec la nature et
Exposition de mon système de philosophie. Sur le vrai concept de la philosophie de la nature; ceux de Hegel,
Philosophie de la nature (Encyclopédie des sciences philosophiques, II) et
Formes principales se rattachant à la philosophie fichtéenne (Leçons sur l’histoire de la philosophie, tome 7); l’écrit
De la relation entre la philosophie de la nature dont l’auteur – Schelling ou Hegel – continue à être discuté et Schlegel,
La philosophie transcendantale. Introduction. Philosophie de la philosophie. Schlegel qui avait développé un goût certain pour la littérature et forgé ainsi une théorie de la poésie romantique très influente se tourna ensuite vers la philosophie et le mysticisme.
On trouvera dans les études suivantes les commentaires indispensables: Laurent Van Eynde,
La libre raison du phénomène. Essai sur la Naturphilosophie de Goethe, Maurice Elie,
Lumière, couleurs, nature. L’optique et la physique de Goethe et de la Naturphilosophie et
Hegel et la philosophie de la nature, sous la direction de Jean-Louis Vieillard-Baron et Christophe Bouton.
5. Plus connu est l’intérêt des romantiques allemands porté à la Révolution française. August Wilhelm Rehberg, qui étudie la philosophie à l’université de Göttingen de 1774 à 1777, rédige pour l’
Allgemeine Literatur-Zeitung environ 165 compte-rendus d’ouvrages sur le sujet, parus dans la
« France révolutionnaire », et lui-même réfléchit et conceptualise l’événement.
On lira également le texte de Fichte,
Lettres et témoignages sur la Révolution française.
6. Sur des questions plus littéraires, Vrin propose également :
- littérature :
Fr. von Schiller, Textes esthétiques: grâce et dignité et autres textes.
Le poète allemand considère que l’activité artistique est un jeu où l’homme est libre puisqu’il y invente ses propres règles.
- Littérature et théâtre :
G. E. Lessing, Traité sur la fable.
L’auteur donne une théorie de la fable dont Herder a pu écrire qu’il s’agissait, « sans conteste, de la théorie la plus rigoureuse et certainement la plus philosophique jamais consacrée à un genre poétique depuis le temps d’Aristote ».
Hegel s’intéresse aussi à ces questions lors de sa rencontre avec Karl Wilhelm Ferdinand Solger, philosophe connu pour avoir été un théoricien du romantisme et de l’ironie :
- D’une manière plus générale, se reporter aux études suivantes :
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La philosophie romantique allemande
André Stanguennec
Vrin, 2011, « Bibliothèque des Philosophies », 978-2-7116-2317-4, 224 p., 24¤
Les textes du romantisme allemand font l’objet de nouvelles éditions et traductions (épistémologie, herméneutique, esthétique générale, théorie de la littérature, philosophie politique) attestant la rigueur proprement conceptuelle de ce mode de philosopher que des interprétations françaises (Béguin, Ayrault, Brion) avaient centré sur une esthétique psychologique. Cette étude entend montrer que le « philosopher romantique allemand » s’avère rigoureux et fécond pour notre (post)modernité, tout en interrogeant la réalité effective d’une « philosophie » romantique allemande.
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Les sources mystiques de la philosophie romantique allemande
Ernst Benz
Vrin, 1987, « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie », 978-2-7116-0063-2, 156 p., 23¤
La philosophie existentialiste allemande semble condamner la philosophie de l’idéalisme de Fichte à Schelling avec une sévérité analogue à celle dont les théologiens de l’école dialectique usent à l’égard du mysticisme chrétien, et l’édition des ½uvres de Jacob Boehme préparée en 1813 par Franz von Baader, ami de Hegel et de Schelling, eut à affronter l’opposition très vive des adhérents du rationalisme traditionnel, hostile à un élément mystique révolutionnaire. Les mystiques sont pourtant les patriarches de la spéculation allemande : W. Dilthey souligna la continuité de tradition entre la mystique allemande du Moyen Âge et la philosophie idéaliste allemande, H. Maier redécouvrit la ligne de communication directe qui mène de Maître Eckhart à Fichte, Schelling et Hegel. Les études réunies dans le présent ouvrage cherchent à approfondir ce thème en évoquant les différentes sources littéraires du mysticisme chez les philosophes romantiques et en présentant quelques penseurs principaux de la théologie mystique européenne. La renaissance du mysticisme allemand du haut Moyen Âge de Maître Eckhart, la théosophie de Jacob Boehme, la spéculation visionnaire de Swedenborg, les traces de la tradition cabbalistique chez Friedrich Christoph Oetinger, la découverte de la mystique indienne, sont présentés comme autant d’inspirations qui se manifesteront dans la philosophie de l’histoire et de la nature de Hegel et Schelling.
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Aestetica in nuce Métacritique du purisme de la raison pure et autres textes
Johann Georg Hamann
Traduction et notes par R. Deygout, préface de S. Majetschak, Vrin, 2001, « Essais d’Art et de Philosophie », 978-2-7116-1475-2, 160 p., 23¤
L’entrée en écriture de Johann Georg Hamann en 1758 constitue l’une des incitations les plus importantes de la poésie et de la philosophie du XVIIIe siècle finissant. Mais elle est également l’un des phénomènes les plus méconnus de cette époque à laquelle s’est bien consacrée par ailleurs la recherche philosophique et littéraire. Pour Hegel, encore, Hamann s’était placé « au centre du problème de la raison », qu’il appréhendait « sous la forme de la langue ». Hamann s’oppose à une philosophie rationaliste et un Esprit des Lumières qui prédomine au milieu du XVIIIe siècle et insiste avec véhémence sur l’ancrage linguistique et par là même socio-historique de la pensée. Ce recueil de textes choisis rassemble les écrits les plus importants de Hamann et présente ceux de ses textes qui s’opposent à Kant.
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Sur l’entreprise du criticisme de ramener la raison à l’entendement, et de donner à la philosophie une nouvelle orientation suivi de la Lettre à Fichte
Friedrich H. Jacobi
Introduction, traduction et notes par P. Cerutti, Vrin, 2009, « Textes & Commentaires », 978-2-7116-2243-6, 192 p., 22¤
L’essai de F. H. Jacobi Sur l’entreprise du criticisme de ramener la raison à l’entendementouvre la voie à une compréhension différente du moment idéaliste et à une lecture alternative, aussi éloignée des interprétations phénoménologiques que néokantiennes, de laCritique de la raison pure et des pensées qui en sont issues. De tous les commentaires que les contemporains de Kant ont pu donner de la première Critique, il est, malgré diverses incompréhensions, l’un des seuls qui conservent encore aujourd’hui une pertinence. Avec laLettre à Fichte, dont il est le prolongement, il offre en effet une première élaboration philosophique du concept de nihilisme. Le diagnostic qu’il établit doit alors se comprendre non seulement comme le point d’aboutissement des querelles théologico-philosophiques qui, à la fin du XVIIIe siècle, ont mis aux prises la philosophie de la religion et la théologie spécula tive, mais aussi comme un jugement qui engage à lui seul tout l’avenir du postkantisme. Écrits au moment de la querelle de l’athéisme et contemporains de la formation des grands systèmes idéalistes, ces deux textes constituent un document irremplaçable pour qui veut comprendre le devenir de la philosophie moderne : après l’injonction de Jacobi à affronter directement la question du néant, jamais plus une philosophie ne pourra faire l’économie de ce problème.
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Des choses divines et de leur révélation
Friedrich H. Jacobi
Introduction, traduction et notes par P. Cerutti, Vrin, 2008, « Textes & Commentaires », 978-2-7116-2140-8, 256 p., 29¤
Des choses divines et de leur révélation est le testament philosophique de son auteur, Friedrich Heinrich Jacobi. La première évaluation d’ensemble du postkantisme et des grands systèmes idéalistes qu’il y propose détermine encore l’image que nous pouvons nous faire de la philosophie classique allemande. La querelle qu’elle a déclenchée et la réponse outrancière que lui a apportée Schelling, blessé par la critique du naturalisme que développe la deuxième partie de l’ouvrage, en font le document le plus précieux dont nous disposions pour interpréter les débats qui, durant les premières décennies du XIXe siècle, ont mis aux prises la philosophie de la religion et la théologie spéculative. La discussion des rapports du réalisme et de l’idéalisme religieux, de la révélation de la raison et de la doctrine positive que Jacobi développe d’abord en réponse à Matthias Claudius, puis lors d’un dialogue avec Friedrich Schlegel, non seulement éclaire cette lecture de l’histoire de la philosophie à l’heure de l’avènement du nihilisme, mais permet aussi de comprendre ce que l’auteur entend par ce « vrai rationalisme » qu’il oppose aux philosophes de son temps. Elle donne ainsi à celui qui fut l’un des pères de l’idéalisme allemand en même temps que son critique le plus acerbe l’occasion de préciser une dernière fois les rapports de la raison et de l’entendement, question qu’avec Kant, il fut l’un des premiers à poser à la pensée moderne.
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Une autre querelle de l’athéisme Schelling répond à Jacobi
F.W.J. Schelling
Introduction, traduction et notes par P. Cerutti, Vrin, 2012, « Textes & Commentaires », 978-2-7116-2423-2, 256 p., 26¤
Le Monument de l’écrit sur les Choses divines est le dernier livre que Schelling ait fait paraître. Non seulement il figure parmi ce que la littérature polémique compte de plus splendide, mais il constitue le point d’orgue de la dernière des trois grandes querelles qui ont marqué l’essor de l’idéalisme allemand. En développant l’idée que le mouvement de la science doit prendre la forme d’un développement de soi de l’objet même, l’ouvrage prépare les Âges du monde et constitue le point de basculement vers ce que Schelling appellera la philosophie positive. Une présentation de textes inédits en français de Friedrich Schlegel et Victor Cousin complète ce volume. Elle montre que la caractérisation polémique de Jacobi à laquelle procède son adversaire n’interdit pas de voir en lui non seulement le premier témoin, mais un acteur à part entière du développement de la philosophie classique allemande.
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Du rapport des arts plastiques avec la nature
F.W.J. Schelling
Introduction, traduction et notes par P. Cerutti, Vrin, 2008, « Textes & Commentaires », 978-2-7116-2140-8, 256 p., 19¤
On a dit à juste titre du Discours sur les arts plastiques de Schelling qu’il était la chose la plus parfaite qui soit venue sous sa plume. Il est vrai que le brillant exposé que le philosophe présente le 12 octobre 1807 devant l’Académie des Sciences de Munich est le seul de ses textes dont on puisse affirmer qu’il accomplit l’idéal d’un jugement sur l’art qui soit en même temps une ½uvre d’art. En montrant comment l’½uvre surgit des profondeurs de la vie pour devenir une authentique manifestation de l’absolu, il offre un prolongement original à la méditation sur la nature que Schelling développe depuis ses débuts philosophiques. Depuis que lui est apparue la lumière de 1801, ce dernier entend en effet faire de la philosophie de la nature le fondement d’une métaphysique concrète sur laquelle appuyer toute une vision de l’histoire. Son effort pour transformer la métaphysique en une véritable science et pour l’ouvrir sur la vie et sur le mouvement de la société dans son ensemble, le conduit à en faire une notion immédiatement politique : sans elle, rien de grand ne serait apparu dans le monde. Le Discours sur les arts plastiques se rattache ainsi, par les réponses qu’il apporte au problème de la culture, aux deux autres brefs essais, Sur l’essence de la science allemande et la recension d’un ouvrage de Niethammer, dont on trouvera ici une traduction.
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Exposition de mon système de philosophie Sur le vrai concept de la philosophie de la nature
F.W.J. Schelling
Introduction, traduction et notes par E. Cattin, Vrin, 2000, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1453-0, 192 p., 26¤
L’année 1801 est pour Schelling celle de l’auto-affirmation. Avec l’Exposition de mon système de la philosophie, il se libère définitivement de l’idéalisme transcendantal de Fichte et risque la tentative d’une fondation métaphysique de la philosophie comme philosophie absolue de l’absolu. Surmontant l’opposition de la philosophie transcendantale et de la philosophie de la nature, et moyennant une critique radicale de la subjectivité, Schelling élève la philosophie à l’idéalisme absolu. Ses deux plus grands lecteurs, Fichte et Hegel, ne s’y sont pas trompés, l’un pour en refuser la possibilité même, l’autre pour en saluer l’esprit : l’Exposition est pour tout l’idéalisme allemand le livre de son tournant spéculatif.
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Philosophie de la nature Encyclopédie des sciences philosophiques, tome II
G.W.F. Hegel
Introduction, traduction et notes par B. Bourgeois, Vrin, 2004, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1654-1, 768 p., 50¤
Cette deuxième partie du Système, la Philosophie de la Nature, a longtemps fait l’objet de critiques sévères : qualifiée par Duhem de « rêve d’un dément », De Gandt y a vu la manifestation du « carnaval de la pensée spéculative » dont l’Allemagne romantisante, rejetant l’entendement et sa rigueur, donnait le triste spectacle. La présente édition nous invite à une nouvelle lecture de ce texte majeur, sinon à sa réhabilitation. Inscrite dans un vaste courant illustré en Allemagne par Herder, Novalis, Baader, Goethe, Fichte, Schelling, la philosophie hégélienne de la nature est originairement spirituelle, elle élabore une pensée de la nature comme anticipation de l’esprit. De même que l’Incarnation du Dieu chrétien médiatise l’accomplissement religieux de la transformation spirituelle du monde, la Philosophie de la Nature de l’Encyclopédie des Sciences Philosophiques donne son vrai sens au triomphe du savoir absolu.
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Symphilosophie Schlegel à Iéna
Denis Thouard (éd.)
Vrin, 2000, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1558-2, 224 p., 33¤
En reconstituant dans sa cohérence le projet encyclopédique de Friedrich Schlegel (1772-1829), ce livre replace le romantisme dans le contexte philosophique de la naissance de l’idéalisme. Celui-ci n’aurait pas su, à ses yeux, penser le langage, et avec lui la dimension de l’échange et de l’histoire. La symphilosophie, en revanche, s’inspire d’une réflexion sur la philologie, de la philosophie du langage, de l’herméneutique et de l’essai d’une reformulation dialectique de la philosophie transcendantale. Au-delà des “fragments”, c’est dans le cours de Philosophie transcendantale donné à Iéna en 1800-1801 que Friedrich Schlegel expose sa pensée de façon quasi systématique à partir des trois propositions suivantes : toute vérité est relative; tout savoir est symbolique; la philosophie est infinie. En annexe du volume, on trouvera la traduction de la Philosophie transcendantale(Introduction – Philosophie de la philosophie) et d’aphorismes de 1800-1801.
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La libre raison du phénomène Essai sur la Naturphilosophie de Goethe
Laurent Van Eynde
Vrin, 1998, « Essais d’Art et de Philosophie », 978-2-7116-1366-3, 304 p., 35¤
Goethe poète? Certes, mais cela signifie très vite : « seulement poète ». Notre Goethe n’est pas philosophe à proprement parler, mais il est ce poète qui s’est aussi voulu homme de savoir et qui, dans toutes les dimensions de sa démarche créatrice, fut fidèle à un idéal que, pour notre part, nous considérons comme fondamentalement philosophique : éclairer l’humanité sur elle-même afin de l’aider à se construire dans la conscience aiguë de son sol et de son but, de sa nécessité et de sa liberté. Nous pensons que la démarche philosophique a un sens – aujourd’hui plus que jamais, car la philosophie peut encore avoir le mérite de répondre à l’urgence du temps par une réflexion dont le caractère transcendantal l’affranchit des circonstances de l’historicité pour mieux ouvrir à cette histoire qu’il nous revient de construire dans la raison et la responsabilité à l’égard de notre condition humaine. Or la pensée de Goethe est à même de défendre les intérêts de la raison.
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Lumière, couleurs, nature L’optique et la physique de Goethe et de la Naturphilosophie
Maurice Elie
Vrin, 1993, « Mathesis », 978-2-7116-1118-8, 210 p., 33¤
Avec Goethe et les Naturphilosophen du XIXe siècle (ici, principalement Schelling, Hegel et Schopenhauer), on assiste à une tentative de réappropriation d’un domaine, celui de la lumière et des couleurs, qui, depuis le XVIIe siècle au moins, avait été objet d’étude physico-mathématique. Et, au-delà de cet objet particulier, c'est une autre vision du monde, une autre philosophie, non mécaniste, et même une autre « science », que Goethe et les philosophes de la nature allemands ont voulu opposer à la science de type newtonien. Les auteurs ici étudiés ont en commun l’idée d’une genèse des phénomènes naturels, qui doivent être compris dans leur devenir, dans un processus d’ensemble de la nature. Le présent travail ne voudrait donc pas se limiter à la polémique de Goethe et des philosophes de la nature contre l’Optique newtonienne, mais présenter leurs propres conceptions de la lumière et des couleurs, de la natur e, et de la science de la nature.
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G.W.F. Hegel
La différence entre les systèmes philosophiques de Fichte et Schelling
Traduction de B. Gilson, Vrin, 1986, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-0912-3 , 226 p., 23¤
La philosophie de Hegel a « réussi »; trop bien, peut-être, car Hegel a trop critiqué « l’entêtement individuel » afin d’exprimer ce que « chacun porte en lui »; mais nul autre n’aurait su l’exprimer avec autant de raison. Avant lui Fichte, avec lui Schelling ont « fait époque ». Pris en eux-mêmes, ces deux philosophes sont importants. De plus, ils font l’objet de la première ½uvre publiée par Hegel. A propos des critiques de Reinhold, Hegel oppose Schelling à Fichte dans la différence. L’essai sur la philosophie de la nature reprend cette opposition, mais une controverse s’est élevée : qui l’a écrit, Schelling ou Hegel?
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Recherches sur la Révolution française
August Wilhelm Rehberg
Introduction, traduction et notes par L.K. Sosoe, Vrin, 1998, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1375-5, 208 p., 29¤
« Qui sont donc ceux-là auxquels on s’empresse d’attribuer une part de la souveraineté et qui devront décider de l’opportunité d’introduire une nouvelle Constitution? Une masse de gens qui consacrent toute leur vie aux durs travaux manuels, qui n’ont reçu aucune formation intellectuelle ou en ont reçu très peu, et qui n’en sont pas capables en vertu de leur situation; une masse de gens qui, certes, sont des êtres raisonnables et moraux, dont l’entendement, la raison et la moralité ont néanmoins une portée très limitée […]. » Telle est la vision que se faisait A.W. Rehberg de la démocratie et de la souveraineté du peuple qu’il rejette en faveur de l’Ancien régime. Car, pour lui, même si l’histoire de ce dernier est faite d’injustices, il vaut mieux les accepter plutôt que de vouloir changer la société civile ou y rétablir la justice. Une telle tentative ne peut conduire qu’à la destruction « comme enFrance où l’on a supprimé la légitimité des droits traditionnels des différents états ».
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Lettres et témoignages sur la Révolution française
J.G. Fichte
Introduction, traduction et notes par I. Raddrizzani, Vrin, 2002, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1559-9, 304 p., 35¤
Tout l’arc de la production fichtéenne est sous-tendu par l’effort de décrypter le chiffre de la Grande Révolution de 1789 et d’en conjurer l’échec. Le lecteur pourra reparcourir les différentes étapes de la complexe relation amour-haine que le philosophe allemand a entretenu avec la France, au fil de ce recueil qui réunit pour la première fois l’ensemble des jugements qu’il a portés sur la France et les Français (comprenant quelques inédits), depuis son vigoureux engagement au service des idéaux révolutionnaires jusqu’à son virulent engagement anti-napoléonien. Par-delà l’intérêt historique ou anecdotique que l’on peut concevoir à examiner la position de celui que l’on peut à juste droit qualifier de « philosophe de la Révolution » par excellence, se profile un intérêt proprement philosophique : derrière la question de la cohérence de la lecture par Fichte du drame qui s’est joué au tournant du XIXe siècle, c’est la consistance de la philosophie de l’histoire et de sa conception de l’articulation entre la théorie et la pratique qui est en cause. De plus, comme les blessures ouvertes par la Révolution ne sont pas encore refermées, le diagnostic qu’il a prononcé sur les insuffisances des principes qui l’ont guidée ne peut laisser indifférent.
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Textes esthétiques Grâce et dignité et autres textes
Fr. von Schiller
Introduction, traduction et notes par N. Briand, Vrin, 1998, « Essais d’Art et de Philosophie », 978-2-7116-1362-5, 200 p., 31¤
Ce sont en tout dix textes, dont beaucoup étaient devenus introuvables depuis longtemps, qui sont rassemblés ici dans une nouvelle traduction, tournant autour de la grâce, du sublime et du pathétique. La réflexion esthétique de Schiller est largement tributaire de laCritique de la faculté de juger de Kant; elle lui emprunte ses principaux concepts. Mais par son souci de leur découvrir de nouveaux champs d’application, Schiller a contribué à leur ouvrir de nouveaux horizons et à démontrer ainsi la fécondité de ce texte, central s’il en fut, pour le premier idéalisme allemand.
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Traité sur la Fable
G. E. Lessing
Texte allemand, introduction, traduction et notes par N. Rialland, Vrin, 2008, « Essais d’Art et de Philosophie », 978-2-7116-1878-1, 224 p., 27¤
« De tous les genres poétiques, celui sur lequel je m’étais le plus attardé était la fable. Cette lisière commune à la poésie et à la morale a toujours fait mes délices. J’avais lu à peu près tous les fabulistes anciens et modernes, et relu les meilleurs plus d’une fois. J’avais réfléchi à la théorie de la fable ». Lessing livre dans les Traités sur la fable publiés en 1759 les résultats de sa réflexion selon un triple mouvement polémique, théorique et pratique. Tout en n’ayant de cesse de dénoncer le modèle français de la fable (La Fontaine, La Motte, Batteux) et ses imitateurs (Bodmer et Breitinger), il propose une théorie du genre empruntant ses concepts à la métaphysique wolffienne et fondée sur l’examen minutieux des fables des Anciens (Ésope et Phèdre). Herder a pu écrire à son sujet qu’il s’agissait, « sans conteste, de la théorie la plus rigoureuse et certainement la plus philosophique jamais consacrée à un gen re poétique depuis le temps d’Aristote ». ¼uvre méconnue en France, ce texte manifeste aussi le souci que peut avoir un écrivain de perfectionner sa propre pratique par la réflexion théorique, sans pour autant l’y soumettre complètement. Lessing avait accompagné ses Traités de Fables et ne voulait pas qu’on les juge séparément. Cet ouvrage regroupe les deux aspects de son ½uvre, pour la première fois en français depuis 1764.
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L’ironie romantique Compte-rendu des Écrits posthumes et correspondance de Solger
G.W.F. Hegel
Introduction, traduction et notes par J. Reid, Vrin, 1997, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1304-5, 144 p., 25¤
En 1828, Hegel consacra un compte rendu important à la publication des Écrits posthumes et correspondance du regretté collègue Karl Wilhelm Ferdinand Solger. C’est l’occasion de passer en revue « les deux crises de la littérature allemande » : le Sturm und Drang et le premier romantisme allemand. Hegel retient l’échec d’un philosophe sérieux qui a saisi le contenu spéculatif sans pouvoir le communiquer. Il explique cet échec par la forme d’expression ironique que Solger emprunte afin de véhiculer ce contenu. Le projet ultime d’Hegel consiste à montrer que la seule expression adéquate à la vérité spéculative est un langage qui est lui-même la vérité objective. On y aperçoit l’affirmation radicale de sa théorie du logos : le discours engendre le monde dans lequel il se fait entendre. Hegel s’y révèle capable de justifier et d’affermir son système dans et par la critique.
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Esthétique Manuscrit inédit de Victor Cousin
G.W.F. Hegel
Introduction, traduction et notes par A.-P. Olivier, Vrin, 2005, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 978-2-7116-1757-9, 160 p., 17¤
Le manuscrit découvert à la Bibliothèque de la Sorbonne est la seule source en français du cours d’esthétique de Hegel. Le cahier ne mentionne aucun nom, mais les traces de l’écriture de Victor Cousin atteste que celui-ci en était le possesseur et le destinataire. La comparaison avec les autres sources manuscrites montre que se texte se rapporte au cours donné à Berlin pendant le semestre d’été 1823, prenant la forme d’un abrégé. L’accent est mis sur la structuration du discours et la dimension systématique, distinguant cette version condensée de l’édition traditionnelle de l’Esthétique. Le texte constitue également l’exemple exceptionnel d’une traduction hégélienne réalisée du vivant du philosophe. L’enseignement de Hegel, inédit en son temps, se trouve ainsi restitué pour la première fois au public francophone sous sa forme originale.
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Schleiermacher Communauté, individualité, communication
Denis Thouard
Vrin, 2007, « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie », 978-2-7116-1911-5, 288 p., 33¤
La pensée de Friedrich Schleiermacher part du souci d’articuler l’exigence d’individualité aux différents ordres de communauté, de l’amitié à la société, à travers la prise en compte systématique de la communication. En présentant sa formation jusqu’aux Discours sur la religion de 1799 et aux Monologues de 1800, l’ouvrage introduit à la problématique centrale de sa philosophie, qui se constitue dans une relation critique aux thématiques de l’Aufklärung, du romantisme et de l’idéalisme allemand. L’anthropologie des Lumières est remise en question par l’expérience de la religion comme ouverture radicale à l’Univers, « sens et goût de l’infini ». Ce renversement implique également une critique de l’idéalisme naissant, fondant toute pensée sur la conscience de soi, comme du primat romantique de l’esthétique. Schleiermacher entend honorer à la fois la finitude et l’activité humaine comme invention de soi. C’est en pensant ensemble le décentrement du sujet et l’affirmation d’une éthique individuelle que Schleiermacher définit sa position philosophique. Le rôle de la communication est alors central : en reliant le soi aux autres, elle participe directement à la constitution d’une communauté différenciée en elle-même. La transformation des concepts de communauté et de sujet, passés au crible de l’individualité, aboutit à la promotion de la communication comme étant l’un de ses opérateurs essent iels.
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