Friday, October 23, 2015

10/26-29 ブリュノ・ヴィアール講演会シリーズ

Conférences de Bruno Viard (Aix-Marseille Université)
Tokyo, octobre 2015

1) lundi 26, 18h30-20h30, dans l’auditorium de la Maison franco- japonaise
(avec traduction simultanée)

"Michel Houellebecq, la République et l’Islam"

avec Nozaki Kan (Université de Tokyo) comme discutant

(Responsable : Christophe Marquet )

2)  mardi 27, 16h40-19h, Université Chuo (Campus Hachioji), dans la
salle de conférence 2, Bâtiment 2, 4ème étage (avec traduction
consécutive)

"Pulsion de mort et pulsion de vie dans la pensée du XIX° siècle"

(Responsable : Nagami Fumio)

3) mercredi 28, 17h-19h, Université Keio (campus de Mita), Bâtiment
Est, 4ème étage, sale de séminaire (sans traduction)

"Romantisme et socialisme : quels rapports?"

(Responsable : Ogura Kôsei)

4)  jeudi 29, 18h-20h, dans la salle 501 de la Maison franco-japonaise

(avec traduction en résumé)

"Que peut vraiment l’homme ? Marcel Mauss, l’altruisme et l’égoïsme…"

(Responsable : Miura Nobutaka)


Résumés ;

1)  10/26 MFJ, Houellebecq

Insoumission : la République sous les feux de l’ironie houellebecquienne

Le dernier roman de Houellebecq représente une république française si
épuisée qu’elle passerait sous le joug de l’islam sans même subir le
Djihad. La fraternité chrétienne et la fraternité républicaine
auraient fait leur temps et le salut ne serait plus que dans la
fraternité islamique. Pour l’esprit républicain français, cette
fiction politique est une provocation à faire un bilan de santé.
Comme le héros de Soumission est professeur de littérature,
spécialiste du XIX° siècle, le roman invite à faire un détour vers la
naissance de l’esprit républicain. Mais beaucoup d’eau a coulé sous
les ponts depuis les actions héroïques des Pères fondateurs : il y a
surtout eu mai 68, le contrecoup du colonialisme et la chute du mur de
Berlin. La France peut-elle encore dans ce contexte postmoderne se
prévaloir des valeurs qui ont jadis fait sa grandeur ?


2) 10/27 Chuo, littérature du XIX° siècle 1

Pulsion de mort et pulsion de vie dans la pensée du XIX° siècle

Une pulsion morbide parcourt le romantisme de Chateaubriand à
Flaubert en passant par Baudelaire et la majorité des poètes : no
baby, no future ! Pourtant, en continuité avec les Lumières, une
pulsion de vie, non moins forte, anime des auteurs républicains comme
Pierre Leroux, Jules Michelet ou Victor Hugo. On observera que la
question de la pulsion vitale se manifeste autant dans l’ordre de la
filiation et de la génération que dans la perspective de la politique
et de l’histoire. Les vivants se nourrissent des morts, disait Pierre
Leroux, qui comparait le progrès des générations à un arbre ou à un
fleuve. Comment entendre la coexistence de ces deux tendances ?


3) 10/28  Keio,  littérature du XIX° siècle 2

Romantisme et socialisme : quels rapports?

Le romantisme et le socialisme sont contemporains parce qu’ils sont
deux répliques à l’avènement d’une modernité dominée par l’argent,
mais le romantisme s’oriente vers le rêve tandis que le socialisme
vise la terre. Il existe cependant un socialisme qu’on peut qualifier
de romantique en raison de son exaltation. L’exaltation est même un
trait majeur de la sensibilité au XIX° siècle, en réaction à la
platitude et à l’utilitarisme bourgeois.
Le romantisme et le socialisme ont trouvé ensemble un coup d’arrêt
avec la mortelle ironie de Flaubert, qui ne nous ramène pas pour
autant à l’esprit bourgeois : c’est sa bête noire ! Flaubert institue
pourtant une nouvelle platitude, la platitude des ruines… On
réfléchira donc aux relations réciproques de l’exaltation et de la
platitude au XIX° siècle.


4) 10/29 MFJ, Marcel Mauss

Que peut vraiment l’homme ? Marcel Mauss, l’altruisme et l’égoïsme…

Marcel Mauss n’a rien inventé : il a juste décrit dans son Essai sur
le don (1923-24), ce qui se produit lorsque les hommes entretiennent
des relations amicales et pacifiques, et il en a tiré les principes
d’une morale et d’une politique du possible. Ce réalisme écarte
l’altruisme absolu préconisé par la plupart des morales sans pour
autant demander à l’homme moins qu’il ne peut donner.
Marcel Mauss a surtout étudié les cultures traditionnelles mais
l’équilibre anthropologique propre à sa description est riche de
conséquences applicables à notre modernité tant du côté de la
psychologie que du côté de la politique. Une psychologie de la
reconnaissance et une politique de la redistribution. Ces deux
directions seront explorées.

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