Hiroshima mon amour de Marguerite Duras
29.04.2012 - 21:00Réalisation : Jacques taroni
d’après la mise en scène et la scénographie de Christine Letailleur
Après l’élégante épure de La Vénus à la fourrure d’après Sacher-Masoch, et avant une adaptation toute en sensualité d’une pièce rare de Frank Wedekind, Le Château de Wetterstein, en 2010, Christine Letailleur souhaitait porter à la scène l’oeuvre de Marguerite Duras « qui questionne I’un des thèmes majeurs de ma recherche artistique, à savoir la question - inépuisable et cruciale - du désir ».
Créé à Vidy-Lausanne et présenté lors de Mettre en scène en 2009, le spectacle a ensuite tourné aux Etats-Unis, en Russie, en France et au Japon. Il est repris à Rennes pour cinq représentations avant d’être présenté du 10 au 27 avril 2012 au Théâtre de la Ville de Paris (Théâtre des Abbesses).
« J’aime le regard que porte Marguerite Duras sur la question de l’amour, de la jouissance et de la liberté sexuelle au féminin. Marguerite Duras est l’écrivain de l’Amour, des amours impossibles, interdites. Hiroshima mon amour est l’histoire d’une brève liaison amoureuse. Elle, l’héroïne, n’est pas une femme « raisonnable » : bien que mariée, mère de famille et vivant en France, elle choisit lui, le Japonais ; elle s’abandonne pleinement corps et âme comme foudroyée par la passion. Marguerite Duras a su traduire au travers de ses histoires simples, comme elle seule sait les écrire, la tension du désir, sa violence. Le désir s’inscrit dans les corps, sur la peau, il insuffle des rythmes, des gestes, des silences ; il contamine les mots, s’incarne dans le langage même : Tu me tues. Tu me fais du bien… Dévore-moi. Déforme-moi jusqu’à la laideur… Le scénario, écrit pour Alain Resnais en 1958, s’ouvre comme un long poème, sorte de méditation sur l’amour, le temps, la mémoire, l’oubli et dont l’arrière-plan repose sur la violence politique, la guerre, la bombe atomique, celle de Hiroshima. Ici, l’histoire individuelle rencontre l’histoire collective et l’auteure aborde des interrogations fondamentales, existentielles : celles de l’indicible, face à l’horreur et à une grande douleur, de la construction de l’être par sa réappropriation du passé.
« Dans ma vie, je n’ai jamais écrit sur la guerre, sur ces instants là, jamais non plus, sauf quelques pages, sur les camps de concentration. De même si Hiroshima ne m’avait pas été commandé, je n’aurai rien écrit non plus sur Hiroshima, et lorsque je l’ai fait, vous voyez, j’ai mis face au chiffre énorme des morts d’Hiroshima, l’histoire de la mort d’un seul amour inventé par moi ».
Aujourd’hui, je sens que Marguerite Duras me manque, elle, l’écrivaine, elle, l’intellectuelle, elle, la femme de tous les combats… »
Christine Letailleur
Avec :
Valérie Lang : Elle
Hiroshi Ota : Lui
Pier Lamandé : un Homme
Paysage sonore : Fred Morier
Prise de son, montage et mixage : Bernard Lagnel, Adrien Roch
Assistante de réalisation : Solène Saleur
Suivie de :
Les évidences nocturnes de Marguerite Duras
Réalisation : Jacques Taroni
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