Monday, April 23, 2012

Granel, L'époque dénouée (2012)

Textes réunis, annotés et présentés par Élisabeth Rigal.

PRÉSENTATION :
« L’Époque dénouée » s’attache à démêler les fils embrouillés de la Tradition afin de comprendre ce qui nous arrive, à nous les tard venus.
À cette fin, Gérard Granel s’engage dans une analyse historico-historiale visant à déterminer la « loi la plus intime » de notre monde. Le nœud thématique qu’il retient dans les textes réunis dans ce volume est celui de l’« automate » dont il montre qu’il possède un triple nouage historique : la substantification par Platon de la psychè auto-mate, qui dessine la figure de la pensée comme mathesis ; l’universalisation par Descartes de l’idée de mathesis, dont le moteur est une logique de l’infinité induisant un devenir-ingénieur de l’esprit et une détermination du savoir comme savoir « automate » ; la propagation, mise en évidence par Marx, du principe d’infinité à tous les domaines d’activité, qui transforme le monde lui-même en une vaste « accumulation de marchandises » ne connaissant d’autre loi que celle imposée par la « substance automatique ».
Démêler le nœud de l’automate fait donc lever la question suivante, qui fut celle de Nietzsche avant de devenir celle de Heidegger, et qui est aussi celle à laquelle nous confronte le versant non métaphysique des analyses de Marx : comment nous départir de notre appartenance à un monde qui semble périmer tout avenir ?

AUTEUR :
Gérard Granel (1930-2000) a enseigné la philosophie, pendant quelques trente ans, à l’université de Toulouse. Son œuvre, ancrée dans le champ de la phénoménologie, s’inscrit dans le sillage des questions heideggériennes avec lesquelles elle entretient un libre rapport. Elle poursuit un double objectif : penser le monde a-mondialisable (l’« offre du sensible ») en se restant à l’écoute de certaines questions husserliennes négligées par Heidegger (telles la question de l’homo percipiens, ou celle de la « matérialité logique »), et déterminer la « figure historiale » du monde en voie de mondialisation en mettant Heidegger en dialogue avec Marx.

170 pages – 14 x 21 cm – 2012

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